Voici venir les rêveurs
Jende Jonga a quitté le Cameroun, son pays où il n'est rien n'ayant ni nom ni fortune, pour New-York, la liberté de tous les possibles. Après trois ans de travail acharné, il a pu payer les billets de sa femme Neni et de leur fils. Petit à petit, la vie se fait plus douce; petit à petit, ils épargnent pour accéder à leurs rêves; petit à petit, le chemin se trace vers la "green card". Jusqu'au krach de 2008, le séisme mondial, et la faillite des espoirs.
Un roman au charme indéniable où le regard décalé d'un immigré pointe les failles du rêve américain. Et cette vérité simple : le bonheur ne se trouve pas dans un ailleurs idéalisé mais en soi.
Le pays que j'aime
Olivia et Valerio grandissent ensemble à Bologne. Nous sommes en 1980, ils ont cinq ans, c'est l'année de leur premier baiser. Elle est la fille unique des Morganti, riche famille d'entrepreneurs dans le bâtiment; il est le fils unique des employés de la famille. Ils ont sept ans quand la vie les sépare. Pendant trente ans, ils vont s'écrire, se taire, se retrouver, s'éloigner, s'aimer sans jamais se haïr. L'Italie des attentats mafieux, des financements illégaux, des faux-semblants politiques bouleverse leur vie intime.
Un roman tendre et élégant qui, loin des contes de fées, nous parle des différentes formes d'amour, des âges de la vie qui en s'accumulant nous rendent responsables.
Une mort qui en vaut la peine
Quelque part à la frontière entre la Géorgie et l'Alabama, la famille Jewett vit une existence éprouvante et dénuée de perspective. Depuis la perte de sa femme et celle de sa ferme, Pearl tente de survivre et convainc ses fils qu'un banquet céleste les attend. A sa mort, un bouleversement dans leur non-vie, Cane, Cob et Chimney qui aspirent à une vie meilleure décident de braquer une banque et de rejoindre le Canada. De petites rapines en vols aux pactoles sérieux, semant la mort ici et là, leurs vies leur échappent et leurs têtes sont mises à prix.
A l'instar de Tarantino ou des frères Coen, Pollock nous entraîne dans une aventure faite de violences, de noirceur, de délire, d'innommable. Une histoire tant farce que tragédie qui met en scène des êtres vulnérables et complexes dépassés par les évènements.
Numéro 11. Quelques contes sur la folie des temps
Le fil rouge de ce magnifique roman kaléidoscopique ce sont deux héroïnes : Rachel, fille de bonne famille et formée à Oxford, Alison son amie, noire et lesbienne. Nous les suivons sur vingt ans dans un récit gigogne à l'intrigue riche où les personnages s'entre-croisent et se font écho, un récit qui prend pour cibles les élites rapaces, les émissions de téléréalité cruelles et débilitantes, les réseaux sociaux agressifs, la manipulation journalistique, la spéculation immobilière, l'évasion fiscale ... L'auteur nous dit avec humour et gravité le temps qui passe et nous ravit l'innocence, la férocité du monde politique, la déliquescence de la moralité, le désarroi de l'homme face au XXIe siècle.
" Au bout du compte, je crois, nous sommes tous libres de nos choix."
Le Vieux Saltimbanque
L'ultime écrit de Jim Harrison, la suite et la fin de son autobiographie "En marge : mémoires". Comme une conclusion, le sel de sa vie : la poésie et les femmes, l'alcool et les femmes, la nature et les femmes, la bonne chair et les femmes, les voyages et les femmes ... Et toujours sa nostalgie gouailleuse.
" On a souvent dit que les biographies présentaient de singulières ressemblances. Ce sont nos rêves et nos visions qui nous séparent. On n'a pas envie d'écrire à moins d'y consacrer toute sa vie. On devrait se forcer à éviter toutes les affiliations susceptibles de nous distraire. Pourtant, au bout de cinquante-cinq années de mariage, on découvre parfois que ç'a été la meilleure idée de toute une vie. Car l'équilibre d'un mariage réussi permet d'accomplir son travail."