Le lâche
Sans s’illusionner, et avec une sincérité confondante, Jerry nous raconte son réveil à l’hôpital, alors qu’un accident de voiture vient de lui coûter l’usage de ses jambes et lui faire endosser la responsabilité de la mort de sa passagère. Il n’a pas un sou, ni d’autre solution que de demander l’aide de son père, Jack, avec qui il a rompu dix ans plus tôt. Ces deux-là vont devoir s’apprivoiser, malgré le ressentiment qui les sépare depuis la mort de leur épouse et mère. Dialogué, sans mièvrerie ni fausse pudeur, avec de l’humour mais sans héroïsme frelaté, le livre alterne des situations vécues avant ou après l’accident, et présente nombre de personnages rien moins qu’accessoires dans cette histoire fracassante, qui nous interdit la dérobade.
Duchess
Duchess n’a que 13 ans, un petit frère, et pas beaucoup d’illusions. Elle ne peut pas compter sur un père dont elle ignore l’identité, ni sur sa mère, alcoolique et instable, et que des hommes convoitent ouvertement – ou non. Dans la petite ville où leur maison côtoie la falaise, on sait que la propriété représente un enjeu et que ces trois-là portent la marque d’un accident douloureux pour lequel un ami d’enfance est en prison. Il a refusé de se défendre, mais va être libéré. Un autre ami commun, devenu policier, veille sur eux. Tous sont inoubliables.
Lincoln Highway
1954. Ayant passé injustement 15 mois dans un centre fermé, Emmett Watson, 18 ans, rentre au Nebraska. Son père est mort et la ferme familiale, vendue pour dettes. Il vient récupérer sa voiture et, confié à une voisine à qui Emmett n’est pas indifférent, son frère Billy, 8 ans. Leurs seuls trésors sont l’amour qu’ils se portent et l’espoir de retrouver leur mère partie en Californie sans laisser d’adresse. Deux jeunes codétenus évadés ont suivi Emmett, et le dépossèdent de sa voiture pour rejoindre New York, où Billy et lui vont devoir les retrouver, malgré ou grâce à de multiples rencontres. Amor Towles nous avait enchanté durant les 40 années d’aventures immobiles de son « Gentleman à Moscou ». Il nous régale en nous contant 6 jours d’un voyage inoubliable. Connivence totale et immédiate avec chacun des personnages, rebondissements et moments d’émotion rares.
Arpenter la nuit
Kiara a 17 ans, un frère aîné qui fuit le travail et rêve de célébrité musicale, une mère absente et un loyer à payer. Dans les quartiers noirs de la banlieue d’Oakland (Californie), les emplois sont rares et précaires. Un soir elle accepte de se prostituer. Le piège se referme sur elle car la police au lieu de la secourir va l’exploiter de manière éhontée. Récit fiévreux à la première personne, dialogues rapides, situations exposées avec économie et maestria, le livre confond par sa maturité (l’autrice n’a que 20 ans mais déjà plusieurs écrits à son actif) et son intelligence. Outre l’amour qu’elle a pour les siens et qu’elle dissimule avec pudeur, Kiara n’a que sa détermination et sa révolte pour tenir. L’image qu’elle garde d’elle-même force le respect.
Une patiente
Duchess n’a que 13 ans, un petit frère, et pas beaucoup d’illusions. Elle ne peut pas compter sur un père dont elle ignore l’identité, ni sur sa mère, alcoolique et instable, et que des hommes convoitent ouvertement – ou non. Dans la petite ville où leur maison côtoie la falaise, on sait que la propriété représente un enjeu et que ces trois-là portent la marque d’un accident douloureux pour lequel un ami d’enfance est en prison. Il a refusé de se défendre, mais va être libéré. Un autre ami commun, devenu policier, veille sur eux. Tous sont inoubliables.