California Girls
L'auteur enquête comme un profileur dans un récit fascinant et glaçant qui part sur les traces de la famille Manson, et surout du meurtre qui a défrayé la chronique à l'époque, celui de Sharon Tate.
Un sujet devenu mythique pour interroger la part d'ombre qu'il y a en nous, ainsi que l'évènement tragique qui la fait se débrider et pousser aux pires violences.
Tropique de la violence
L'auteur nous emmène à Mayotte et nous conte l'histoire de Moïse et sa brève vie de 15 années. Cinq voix alternent au fil du récit qui assemblent les pièces d'un puzzle fait de violence et de colère, là où la précarité et l'afflux massif de clandestins, impossible à endiguer, voient fleurir des ghettos dominés par une jeunesse livrée à elle-même qui n'a plus rien à perdre. Moïse, après quelques flottements, prendra sa vie en mains. Une écriture limpide pour un roman à l'atmosphère tendue.
Un travail comme un autre
Nous sommes là en Alabama au début des années 20. Roscoe T Martin vit avec sa femme et leur jeune fils dans la ferme héritée du père de celle-ci. Il est malheureux, il ne s'y sent pas à sa place n'ayant pas l'âme d'un fermier. Sa passion est l'électricité, il est né avec dans les veines un puissant courant électrique qui lui a fait tourner le dos aux mines paternelles. La ferme se délite, la terre les trahit, son couple s'efface. Lui vient une idée qui, selon lui, sera la solution à tous ces effondrements : il va détourner l'électricité de la firme Alabama Power et équiper le ferme. Il revit, tout se déroule comme il l'a prévu, les affaires sont prospères, son couple revient aux sentiments des premiers temps. Jusqu'à ce qu'un employé de la firme, chargé de vérifier les lignes, meurt électrocuté. Roscoe est condamné à 20 ans de prison. Un microcosme de violences qui va profondément le transformer, le grignoter peu à peu.
L'auteur signe un beau drame psychologique sur l'amour, la culpabilité, l'innocence et la rédemption, au plus près des émotions. Un roman aux accents faulknériens.
L'absente
Augustin Revel, la cinquantaine, 4 enfants, vient de divorcer et a dû vendre la maison de campagne qu'il adorait et dont il avait promis à ses enfants de ne jamais se séparer. Il en est anéanti, perdu et se lance sur les routes après avoir rempli sa voiture de ce qu'il juge indispensable. Il l'a fait dans une urgence inutile qui sera révélatrice quand il découvrira ce qu'il a emporté. En déshérence, il vit à l'hôtel et se bat pour trouver la première phrase de son prochain roman jusqu'à ce qu'elle devienne son unique obsession. Sa situation le ramène à sa mère, elle qu'il a toujours pensé folle, elle qu'il a mésaimée. Son âge, son vécu, la vie l'ont façonné plus tempérant. Il cherche à comprendre et retourne à Bordeaux, lieu d'enfance de sa mère.
Un beau roman sur la famille que nous ne choisissons pas, sur les leurres que nous nous créons et dont il est vital de se dégager, sur l'amour rédempteur. Un style fluide, plaisant, non dénué d'humour, un certain côté fantasque.
Soyez imprudents les enfants
Nous sommes à Uburuk en Espagne dans les années 80. Atanasia Bartolome est fille unique, elle a 13 ans et une imagination fertile, jusqu'à s'inventer d'autres parents. L'année de ses 13 ans sera marquée par une rencontre qui la délivrera de l'enfance et qui l'ouvrira véritablement à la vie. Sa professeure d'histoire de l'art, séduisante jeune femme à l'avant-garde du féminisme, emmène la classe voir une expo "Mon corps mis à nu" où Atanasia a un coup de foudre pour une peinture de Roberto Diaz Uribe. En savoir plus sur le peintre, le rencontrer deviendra son obsession. Ce sera aussi l'occasion de se plonger dans les légendes de la famille Bartolome.
Il y a du Garcia Marquez dans ce roman : une saga familiale faite d'amours contrariées, de morts, de passions, d'utopies, de secrets, de magie ... Une histoire follement romanesque servie par une écriture séduisante, originale, une langue riche et belle.