Crépuscule du tourment
Quelque part en Afrique, quatre voix féminines parlent et s’adressent à un homme qui a disparu. Il y a « Madame » la mère, Tiki la sœur, Amandla la femme aimée mais mal, Ixora l’épouse de son meilleur ami qu’il a prise sous son aile et dont il a adopté le fils. Ce sont des voix à la fois tendres et fortes qui rendent à l'absent une présence palpable tenue à distance de tout esprit de revanche, de toute colère. Dans un pays où la couleur de peau est déterminante, où le statut de femme est piétiné, elles ont appris à voir ce qu'il y a d'elle en l'autre, elles ont compris ce qui fonde l'humanité, ce qui fait l'universalité. Même si l'on ne sait pas toujours identifier les manques et leurs effets, elles ne renoncent pas, elles sont guerrières. Et une parfaite illustration de ce que peut être la liberté, parce que jamais elles ne s'avouent vaincues. Elles ont compris que l'amour n'est pas simple et que la vie est une aventure extraordinaire.
Léonora Miano est exceptionnelle de tendresse et de profondeur, habitée d’une âme millénaire dans ce roman au style dense, profond, sensuel, charnel avec ses phrases qui coulent comme une symphonie, en douceur et rythme. L'histoire qui nous est contée, véritablement un conte aux accents tragiques et sombres, nous parle des forces ancestrales à l'oeuvre en chacun de nous, les fameuses clés de l'histoire familiale ...